Les matériaux utilisés sont l’arkose de Hottleux pour les murs et la pierre de taille de Dillingen (Diekirch) pour les encadrements.
L’encadrement de la porte de la tour est cependant en schiste.

La tour
Sur le clocher sont encore visibles les traces de réparation de l’appareillage en moellons : c’est en effet en démolissant une partie de celui-ci que les allemands avaient jeté les cloches sur le sol en 1942.
L’ancien cimetière compte trente et une croix, une stèle, un fragment de dalle funéraire et six monuments. La plus ancienne croix remonte à 1717 et la plus récente à 1872 [1].
De plus on y trouve un beau Christ (actuellement en réparation) sur un socle en schiste. C’est une copie réalisée par la firme Vandervliet-Haenecourt, de Bruxelles, sur base d’un original en bois dont le village d’origine est inconnu ; cet original y avait été abîmé par faits de guerre lors de l’offensive des Ardennes ; il remplace un Christ plus ancien datant probablement du XIXème siècle et conservé au presbytère. [2]
Dans le parvis vitré
- Une Piéta, offerte par une paroissienne vers 1930.
- Une plaque due à l’initiative de Benno Collienne évoque la mémoire du chanoine Toussaint : ce prêtre à la riche personnalité a fortement marqué notre paroisse de son empreinte. Il y fut curé de 1922 jusqu’à sa mort en 1964. [3]
Lorsque l’on entre dans l’église, on découvre :

intérieur de l’église
Dans les nefs :
- L’architecture gothique de style rhénan (à deux nefs jumelles : Zweischiffeskirchen) est unique en Belgique.
- Au fond de l’église, se trouve un petit oratoire à la Vierge qui occupe depuis 1988 la place de l’ancien baptistère.
- Sur les murs, le chemin de croix en bas-relief date de 1893 du temps du curé Robert.
- Au centre, on admirait un lustre en cuivre à six bras, six têtes de lion, et avec, sous l’aigle impériale autrichienne une alternance de trois joueurs de flûte et de trois poissons ; il datait du milieu du XVIIème siècle. Il avait été offert à la communauté waimeraise par Marie-Thérèse d’Autriche (donc entre 1740 et 1780, dates du début et de la fin de son règne). [4] Ce lustre a malheureusement été volé le 7 ou 8 novembre 2000. [5]
- Au-dessus de la première travée de la nef, trois clés de voûte représentent la tête du Christ couronnée d’épines, la colombe du Saint-Esprit et la tunique du Christ avec un dé (qui est la marque du tâcheron).
- Les vitraux sont tous de la fin du XIXème siècle passé ou du début du XXème siècle :
- En bas à droite : le vitrail de la congrégation de Marie (1932, par Crickx) représentant sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et sainte Cécile (patronne de la chorale paroissiale : ce motif constitue son emblème). [6]
- En bas à gauche : Un vitrail à la mémoire de Marie Catherine Lamby, généreuse paroissienne, date de 1883 : il représente sainte Catherine d’Alexandrie, patronne des meuniers, sainte Anne et la Vierge, et un buste (de St Hadelin de Celles ?)
- En haut à droite : le vitrail de la confrérie de la Sainte-Trinité est de 1892. Une confrérie de la Sainte-Trinité pour le rachat des captifs (voir motif du vitrail : saint Jean de Matha, fondateur de l’ordre des Trinitaires, reçoit la vision de sa mission) fut fondée par le troisième curé de Waimes (Guillaume de Beauvir) en 1658. Une communauté de cette congrégation existait à Trèves : cette ville, dont le rayonnement intense marqua toute notre région, explique le nombre important de confréries trinitaires dans l’Eifel.
- En haut à gauche : le vitrail (de 1892) évoquant la confrérie du Mont Carmel établie à Waimes en 1705 : saint Simon Stock recevant le scapulaire des mains de la Vierge à l’Enfant et buste d’ange tenant un scapulaire.
N.B. Dans l’ancien baptistère, figurait un vitrail du baptême de Jésus par Jean-Baptiste : une grenade le détruisit en 1944.
Dans le transept :
- Les orgues, installées en 1974 par la firme Thomas, de Ster Francorchamps, sont uniques en leur genre : elles comptent 1314 tuyaux (certains provenant de l’ancien orgue du jubé supprimé), et sont animées par 20 jeux différents, répartis sur deux claviers et la pédale. Certains jeux sont repris de l’ancien orgue.
- Les quatre piliers du transept portent chacun une statue en bois : en regardant vers l’autel, on relève :
- à gauche, saint Roch (début du XVIIIème siècle) et, à droite, saint Saturnin (milieu du XVIIIème siècle) ; dans le passé, ces statues étaient polychromes ;
- en regardant vers le fond de l’église, à gauche, saint Remacle et, à droite, saint Hubert (ce dernier, placé du côté des femmes parce qu’il avait été marié !) : ces deux statues plus récentes furent placées entre 1935 et 1937.
- À gauche, une statue provenant de l’ancien autel de la Vierge et, à droite, une statue provenant de l’ancien autel de saint Joseph sont toutes deux du XXème siècle.
Les confessionnaux datent de la fin du XIXème siècle.
Dans le chœur :

Saint-Sernin
- Les fonts baptismaux en calcaire sont datés de 1620 (année de l’érection de Waimes en paroisse) : la base est carrée et la cuve est à six côtés. Le couvercle est contemporain de l’autel.
- Le tabernacle le lutrin et l’autel constituent un ensemble moderne dont l’unité se fonde sur les plaques de cuivre ouvragées : il date de 1971. C’est l’œuvre de la firme Liégeois de Battice.
cuivre ouvragé
- Motif de l’autel : autour de l’hostie et des mains ouvertes, sont évoqués le thème de l’adoration (à droite) et de l’offrande (à gauche). Le motif du tabernacle est centré sur l’hostie. L’ambon montre des rayons du soleil figurant la Parole de Dieu éclairant notre vie.
- Le vitrail du bas date d’environ 1883 ; à la mémoire du vicaire André Dohmen (vicaire ici de 1863 à 1883), il représente saint André et saint Saturnin avec un buste de saint Roch.
- Le vitrail du haut représentant la Sainte Famille, et un buste de saint Remacle et de saint Hubert daterait aussi de 1883 ; il fut restauré en 1927. Ces deux vitraux figuraient dans l’ancien chœur avant 1926.
- Le grand Christ du fond du chœur aurait été sculpté au milieu du XIXème siècle.
- Une inscription lapidaire évoque la grande transformation de l’église en 1926.
Dans la sacristie (fermée) : se trouvaient deux statuettes d’albâtre (la Vierge et saint Jean), provenant d’un groupe figurant la crucifixion : elles remontent à la fin du XVIème ou au début du XVIIème siècle : la Vierge est représentée enceinte : c’est en effet le moment où elle va devenir la mère de l’Église.
On conserve également six chandeliers en laiton, à tête d’angelots sur le pied ; ils datent du milieu du XVIIème siècle.
Ces œuvres sont mises à l’abri, vu le danger de vol bien réel, hélas.
On trouve enfin un beau crucifix en bois, du XIXème siècle.
[1] Voir à ce sujet notre article À propos d’une vieille pierre dans le n° 49 de la présente revue, en 1985, pp. 130-132.
[2] Herbert REINERS, 1935, Die Künstenmähler von Eupen Malmedy, Schwann, Düsseldorf, pp. 475-483.
Raphaël VAN DE WALLE, a.p. de 1972, Répertoire photographique du mobilier des sanctuaires de Belgique (canton de Malmedy), Institut Royal du Patrimoine artistique (IRPA), Bruxelles, pp. 63-68.
[3] À la fin de sa vie, malade, il communiquait de son lit avec les paroissiens réunis dans l’église grâce à un micro …
[4] En même temps que des terrains à défricher, au lieu-dit La Bouhaye. (La Fabrique d’Église avait d’ailleurs reçu un de ces terrains dont toutes les parcelles avaient la même forme rectangulaire).
[5] Constat en fut immédiatement dressé le 8 au matin; à la même période, une épidémie de vols d’œuvres d’art à motifs d’aigles avait lieu dans le diocèse (cf. Église de Liège, novembre 2000, p. 23).
[6] Cette chorale, la plus ancienne société de la commune, fut fondée en septembre 1867.